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Eléphant Sri Lanka

Situé à Rambukkana au centre du Sri Lanka, la Millenium Elephant Foundation vient en aide aux éléphants qui ont été maltraités dans le passé. Ici, pas question de faire subir à l’éléphantdes activités touristiques contre leur nature telles que des balades sur leur dos bien confortablement assis dans des Howdahs (nom donné au siège utilisé pour transporter des personnes). Le principe est simple, suivre l’éléphant dans son environnement et ne rien lui imposer. Ce sont aux visiteurs de s’adapter à l’animal, non l’inverse, et c’est ce qui fait tout le charme du lieu.

Adeline, travel designez chez Atypique Lanka, a testé pour vous et vous raconte son expérience.

LES PREMIÈRES APPRÉHENSIONS

Tôt le matin, je quitte donc Colombo toute excitée à l’idée de passer un moment privilégié avec les éléphants. J’avais déjà eu la chance dans le passé de voir de majestueux éléphants d’Afrique lors d’un safari au Parc Kruger mais, passionnée des animaux, il me tardait de voir des éléphants d’Asie et de pouvoir, cette fois, les approcher.

J’ai choisi pour cela la Millenium Elephant Foundation (MEF), créée en 1999 et première association caritative pour les éléphants en captivité au Sri Lanka, car il était impensable pour moi de participer à la maltraitance d’un éléphant en finançant une activité touristique néfaste pour lui. Je voulais au contraire apporter mon aide pour participer à sa protection.

Arrivée à Rambukkana, je passe devant quelques autres sites proposant des activités avec les éléphants et je commence à me questionner sur l’authenticité du lieu où je vais. Est-ce vraiment un endroit bienveillant avec les éléphants ? Dois-je m’attendre à me retrouver entre des dizaines d’autres visiteurs ?

C’est avec ces questions en tête que j’arrive vers 10h devant les portes de la Millenium Elephant Foundation.

A mon agréable surprise, le lieu a l’air plutôt calme et, ce jour-là, peu d’autres visiteurs croiseront ma route.

sri lanka elephant

LA PRESENTATION DU LIEU

Directement un guide vient me trouver pour m’expliquer le fonctionnement du lieu et la différence entre éléphants d’Afrique et éléphants d’Asie. Il m’explique par exemple que si les éléphants d’Asie sont plus petits, c’est parce que contrairement aux éléphants d’Afrique, ils n’ont pas besoin de trouver leur nourriture dans les hauteurs. Si les éléphants ont de longues oreilles, c’est pour pouvoir se ventiler. J’apprends aussi que l’éléphant meurt lorsque toutes ses dents sont usées car il ne peut plus mâcher et donc s’alimenter correctement. Je vois ensuite des squelettes d’éléphants et je prends encore pleinement conscience de la majestuosité de cet animal.

Le guide m’explique que la Fondation compte à l’heure actuelle 10 éléphants.

Il m’explique que la plupart des éléphants sont considérés comme des animaux domestiques au Sri Lanka, aussi une grande partie d’entre eux subissent une vie de maltraitance, forcés à faire des choses contre leur nature comme porter des touristes sur leur dos à longueur de journée. Certains viennent aussi de temples où les éléphants sont utilisés pour les cérémonies et ensuite enchaînés sur des terrains trop petits pour eux.

C’est pour lutter contre ça que la fondation récupère des éléphants à leur propriétaire (pour que ces derniers acceptent de s’en séparer la fondation leur verse un salaire chaque mois afin de compenser le revenu qui aurait été apporté par l’exploitation de l’éléphant).

Au cours de cette introduction très intéressante, je ne peux m’empêcher d’avoir les yeux happés par ce qu’il se passe autour de moi. J’ai la chance de voir des éléphants vagabonder librement au sein de la Fondation et je n’ai qu’une envie, faire au plus vite leur connaissance.

millenium elephant foundation
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LA RENCONTRE AVEC LES ÉLÉPHANTS

Je pense que le guide ressent mon enthousiasme et mon impatience puisqu’il commence à me parler de la partie « pratique » de la visite. Il m’explique que pendant toute la visite je suivrai le même éléphant et son mahout (maître, guide et soigneur de l’éléphant, il est le seul à pouvoir communiquer avec et l’approcher).

Chaque groupe de visiteurs est associé à un seul et unique éléphant et je dois dire que ce principe me plaît. Cela permet de créer un lien privilégié avec l’éléphant et d’être en petit comité.

Je passerai donc l’après-midi avec uniquement le guide, l’éléphant, son mahout, une autre française (Sandra). Moi qui aime être loin des foules de touristes, je suis bien lotie !

Nous commençons donc par nourrir l’éléphant avec des fruits.

Sandra est bien plus à l’aise que moi qui ait peur à tout moment de me faire mordre. Ce qui est théoriquement impossible puisque l’éléphant prend la nourriture avec sa trompe, qui lui sert de nez mais aussi de doigt, pour mettre la nourriture dans sa bouche.

Nous partons ensuite pour une petite balade dans la forêt. Nous nous arrêtons en route car un voisin habitant à côté de la Fondation donne au mahout une canne à sucre à offrir à l’éléphant. Une chose est sûre, l’éléphant se régale de ce petit encas ! Rien de bien étonnant puisque c’est une de ses nourritures favorites. Je reste étonnée de l’intelligence de cet animal qui arrive à couper la canne en sucre en petits bouts avec sa trompe pour pouvoir mieux la mâcher.

Nous reprenons ensuite le chemin, l’éléphant devant et nous derrière. A aucun moment il n’est forcé de faire quoi que ce soit. S’il décide de n’en faire qu’à sa tête et ne veut pas faire certaines choses, c’est à nous de nous adapter.

millenium elephant foundation
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Sur la route le Mahout me fait signe de venir doucement caresser la trompe de l’éléphant. Je dois bien avouer que je n’en mène pas large au fur et à mesure que je me rapproche de l’éléphant. A chaque bruit ou mouvement de sa part mon cœur trésaille devant cet animal qui m’impressionne et face à qui je ne fais vraiment pas le poids. Quel bonheur quand j’arrive enfin à caresser sa peau rugueuse. Comme me l’explique le Mahout, je n’ai pas à m’inquiéter. Si je ne fais pas peur ou ne cherche pas du mal à l’éléphant, celui-ci ne me cherchera pas du mal non plus.

Nous finissons la balade tranquillement.

Vient ensuite le moment de la journée préféré de l’éléphant : le bain !

Nous nous rendons donc dans la rivière. L’éléphant ne se fait pas prier et s’allonge directement dans l’eau. Le guide nous donne à Sandra et à moi, une coque de noix de coco pour brosser l’éléphant qui a l’air de bien apprécier ce moment.

C’est sur ces notes là et avec des étoiles pleins les yeux que nous disons aurevoir au guide, à l’éléphant et à son Mahout avec qui nous venons de partager une très belle demi- journée.

Je me rends ensuite dans la maison coloniale au sein de la Fondation pour y déguster un repas simple mais très bon. L’atmosphère est très paisible. Je croise quelques autres visiteurs tous très contents de cette expérience.

Avant de quitter les lieux, je fais un petit tour à la boutique souvenir. A quelques mètres, je croise une personne qui dessine des éléphants sur des magnets en bois. Il y en a de toutes les tailles et pour tous les prix. Collectionnant les magnets de tous les endroits où je vais, je décide d’en acheter un en souvenir de cette journée qui fut inoubliable pour moi. Je suis contente car je sais que l’argent collecté sera consacré à acheter les soins et médicaments dont ont besoin les éléphants.

millenium elephant foundation
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LE COMPTE-RENDU DE LA JOURNÉE

En quittant la Fondation vers 14h, je suis heureuse et rassurée de n’avoir vu aucun éléphant forcé ou maltraité.

Monnayant un supplément, des visiteurs ont pu monter sur le dos des éléphants pendant quelques minutes. Je suis là aussi heureuse de voir qu’aucun Howdah n’ai été utilisé et j’espère que dans un futur proche, la Fondation aura assez de financement pour arrêter cette pratique. Je sais que c’est leur souhait et que le bien-être de l’éléphant est leur priorité. La Fondation accueille d’ailleurs des bénévoles pendant quelques jours ou quelques semaines pour les aider dans leur mission. Ceux-ci viennent de tout horizon, du Sri Lanka comme de pays étrangers, pour pouvoir contribuer à offrir une meilleure vie aux éléphants.

Bien sûr le mieux pour les éléphants, qui restent avant tout des animaux sauvages, serait d’être en pleine nature mais comme pour beaucoup d’animaux, une fois qu’ils ont été domestiqués, il leur est ensuite très compliqué de survivre dans leur environnement naturel. La fondation est donc le meilleur endroit pour eux puisqu’une de leur mission est aussi de créer un espace assez grand dans lequel ils pourront errer en toute liberté.

Une de mes peurs en visitant la Fondation était d’ailleurs de voir des éléphants enchaînés. J’ai donc été soulagée de ne voir pratiquement aucune chaîne. Le guide m’a expliqué par la suite que les éléphants plus calmes ou habitués à leur mahout n’ont pas besoin de chaînes. Seuls les éléphants un peu plus colériques en portent par sécurité, plus pour les personnes que pour eux-mêmes. L’idée serait d’abolir complétement ces chaînes mais cela prend du temps. Tout comme faire évoluer les habitudes touristiques sur une approche plus éthique envers les éléphants.

Sachez que si vous le souhaitez, il est aussi possible de dormir au sein de la fondation puisque celle-ci propose quelques chambres, simples mais confortables. Le programme sera dans ce cas un peu adapté mais l’expérience sera tout aussi unique !

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