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Le Sri Lanka est un pays multi-religieux où cohabitent le bouddhisme, l’hindouisme, l’islam et le christianisme, par ordre d’importance en nombre. Vers où que se tourne leur foi, la religion tient une place fondamentale dans la vie des Sri lankais, au point d’être un élément moteur de leur culture. En 2008, les résultats d’un sondage mené par la société américaine Gallup, désignaient le Sri Lanka comme un des trois pays le plus religieux au monde. Plus près de nous, un recensement effectué en 2012 indique qu’une religion est pratiquée couramment par 99 % de la population.

Les différents groupes qui composent la société sri lankaise se définissent par une appartenance linguistique et religieuse, avec quelques nuances. Les Cinghalais pratiquent dans leur grande majorité le bouddhisme, qui constituant la base de leur identité. La plupart des Tamouls sont hindous, mais ils se distinguent surtout par leur langue. En général, les musulmans parlent tamoul, mais eux se définissent uniquement par leur religion. Quant aux chrétiens, ils ne représentent pas un groupe distinct, n’appartenant à aucune famille linguistique en particulier.

LE BOUDDHISME

Le Bouddhisme theravada est la religion majoritaire au Sri Lanka, pratiqué par environ 70 % de la population. Theravada, qui signifie littéralement « l’enseignement des anciens » est la forme la plus ancienne et conservatrice du bouddhisme, proche des doctrines originelles. Dans le bouddhisme theravada, le Bouddha est le guide qui montre la voie pour pouvoir atteindre le Nirvana. Les moines, qui ont un statut particulièrement élevé, sont les seuls à pouvoir accéder à l’illumination absolue. Nirvana veut dire, « expirer et que l’ignorance et le désir prennent fin ».
Selon d’anciennes chroniques, le bouddhisme a été introduit dans l’île au troisième siècle av. J.-C. par le fils de l’empereur indien Ashoka. Le roi cinghalais Devanampiya Tissa, puis ses successeurs ont joué un rôle majeur dans l’implantation du bouddhisme, sa diffusion et son maintien. Sous le règne du roi Tissa, une bouture de l’arbre bodhi sous lequel le Bouddha a atteint l’illumination a été plantée à Anuradhapura. Les somptueux temples, monastères et autres vestiges dont regorge le Sri Lanka, témoignent de l’expression bouddhiste au fil des siècles comme l’assise principale de la culture cinghalaise.

Durant une longue période de déclin dû à la diffusion de confessions venues d’outre-mer, de l’hindouisme par les Tamouls, l’islam par les commerçants arabes jusqu’au christianisme par les colonisateurs portugais, hollandais et britanniques, des moines cinghalais en contact avec des monastères en Birmanie et en Thaïlande réussirent à maintenir la lignée monastique dans l’île, jusqu’à ce qu’un mouvement de résurgence bouddhique, né à la fin du XIXe, conduit a rétablir la domination bouddhiste au Sri Lanka.

Parmi les plus importants lieux de culte bouddhistes du Sri Lanka, on peut citer le Temple de la Dent, à Kandy, qui renferme une dent du Bouddha, une des reliques les plus vénérées du monde bouddhiste ; la cité antique d’Anuradhapura, première capitale cinghalaise, construite autour de la bouture de l’arbre bô (figuier) sous lequel le Bouddha a atteint l’illumination, et de monumentaux stûpas ou dagobas ; le Temple d’Or de Dambulla niché dans des grottes ornées d’une quantité impressionnante de fresques murales et de statues à l’effigie du Bouddha ; Polonnaruwa, connue pour son immense site archéologique, incluant notamment les quatre célèbres sculptures du Bouddha de Kalu Gal Vihara taillées à même la roche ; le dagoba d’Ambasthale à Mihintale, berceau du bouddhisme au Sri Lanka ; le temple de Gangaramaya à Colombo, un sanctuaire beaucoup plus récent, à l’architecture surprenante ; la statue du Bouddha creusée dans la roche haute de douze mètres à Aukana ; l’ancien temple de Buduruwagala et son ensemble sculpté dans la pierre avec au centre la plus grande représentation du Bouddha debout, grande de 15 m. Enfin, le pic d’Adam, qui tient une place particulière dans cette sélection, puisque c’est un lieu sacré pour les bouddhistes, les hindous, les musulmans et les chrétiens. Appelé également Sri Pada, le pic d’Adam qui culmine à 2243 m d’altitude, serait l’ultime lieu terrestre où aurait résidé le Bouddha, pour preuve une empreinte de pied dans la roche (celle Shiva pour les hindous et celle d’Adam pour les musulmans et chrétiens).

L’HINDOUISME

L‘Hindouisme est pratiqué par 12,6 % de la population (exclusivement des Tamouls) et est la religion dominante dans les provinces du nord et de l’est.

L’hindouisme est une religion polythéiste, mais les hindous du Sri Lanka sont principalement shivaïtes, ce qui signifie qu’ils considèrent Shiva comme divinité d’élection. Les Kovils (temples hindous) sont généralement dédiés à une des trois divinités toutes puissantes ; Brahma, Vishnu ou Shiva.

C’est entre le Ve et le VIe siècle après J.-C., suite à la domination de la dynastie Chola, venue du sud de l’Inde, que l’hindouisme a pris son essor.

En total contraste avec la sobriété des temples bouddhistes, les temples hindous sont visuellement très extravagants. Les plus importants sont le Nallur Kandaswamy Kovil à Jaffna et le Koneswaram Kovil à Trincomalee.

L’ISLAM

L’islam a commencé à étendre son influence quand, au VIIe siècle, les premiers commerçants arabes se sont installés sur les côtes du Sri Lanka. Les Portugais persécutèrent les musulmans à leur arrivée au XVIe siècle, poussant une partie d’entre eux à se réfugier vers les montagnes du centre ou vers la côte est. Mais entre le XVIIIe et XIVe siècle, des musulmans venus du Kerala, au sud-ouest de l’Inde, du Pakistan et de Malaisie se sont à leur tour installés au Sri Lanka, permettant leur accroissement. Ils forment aujourd’hui un groupe distinct représentant 9 % de la population, qui s’explique par l’orthodoxie de leur tradition sunnite. Les musulmans du Sri Lanka sont traditionnellement commerçants, pêcheurs ou cultivateurs.

Le pays compte plusieurs mosquées d’importance, dont l’étonnante Red Masjid, une des plus anciennes de Colombo, dans le quartier de Pettah.

LE CHRISTIANISME

Le christianisme, qui représente 7 à 8 % de la population du Sri Lanka, est arrivé au Sri Lanka avec l’arrivée des Portugais au XVIe siècle. Sous leur domination, de nombreuses écoles catholiques ouvrirent et un grand nombre de Tamouls se convertirent au catholicisme. L’on compte aussi des protestants, convertis par les Hollandais puis par les Britanniques, après le départ des Portugais. Le nombre de chrétiens au Sri Lanka a diminué régulièrement à partir de l’indépendance.

Aujourd’hui, la plus grande communauté chrétienne du pays se trouve à Negombo, au nord de Colombo, le nombre d’églises y est impressionnant. Les fidèles appartiennent aussi bien au groupe linguistique cinghalais, pour les deux tiers, qu’au tamoul, souvent des pêcheurs.

PARSIE

Il existe une toute petite communauté parsie au Sri Lanka, descendant d’immigrés zoroastriens (très ancienne religion monothéisme né en Iran) venu d’Inde pendant la domination britannique. Bien qu’ils n’aient jamais dépassé les quelques centaines en nombre depuis leur présence au Sri Lanka, les familles parsies ont marqué l’histoire du pays par leurs contributions politiques, sociétales et culturelles.

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